
Les origines du hammam marocain remontent à l’époque romaine, dans la civilisation chrétienne. Les nombreux thermes et bains appelés « thermae » se sont répandus sur le pourtour méditerranéen. Ce peuple avait, en effet, une maîtrise des technologies liées à l’adduction, le stockage, le chauffage et le rejet de l’eau.
Au 7e siècle apr. J.-C, l’expansion de la religion musulmane dans l’Empire ottoman, au Maghreb et dans le Moyen-Orient entraîne la création des bains maures ou bains turcs. Signifiant « eau chaude » en arabe, le hammam fait référence à un bain de vapeur humide. Les thermes romains disparaissent progressivement. Se présentant sous la forme de bassins d’eau froide, ces derniers ont rapidement été considérés comme impropres. Les musulmans préfèrent se laver à l’eau courante pour éliminer des impuretés. Construits en Syrie et en Jordanie, les premiers hammams islamiques font leur apparition au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans les pays européens sous domination ottomane.
À l’instar de la mosquée et du souk, le hammam figure parmi les éléments constitutifs de la cité islamique. Indissociable du modèle des thermes antiques conçus pour l’hygiène corporelle, il occupe une place de choix dans la vie sociale musulmane. À Marrakech et au Maroc, il s’établit comme une institution culturelle à part entière. Aujourd’hui, la structure se présente aussi bien sous sa forme traditionnelle que dans des versions luxueuses. Les hammams de quartier promettent une expérience authentique. Les utilisateurs se munissent de leurs propres fournitures et se retrouvent dans un espace commun. En revanche, les hammams modernes ressemblent à des spas occidentaux. Le cadre est beaucoup plus intime et les visiteurs ont accès à des prestations haut de gamme.
Au Maroc, certains bassins d’eau chaude et froide sont alimentés par des systèmes datant de plusieurs siècles. Certains ont même été transformés en galeries d’art ou en musée. Les murs se parent de carreaux de mosaïques marocaines appelées zelliges et instaurent une atmosphère chaleureuse et apaisante.
Le hammam marocain ne se limite pas à un espace de détente. Il joue un rôle important dans la préparation aux actes religieux. L’islam préconise différentes consignes d’hygiène. Les fidèles s’y rendent donc pour pratiquer les ablutions précédant les cinq prières quotidiennes. Le hammam s’est vite transformé en un espace sacralisé pour se purifier physiquement et spirituellement.
Ancré dans la culture orientale, le hammam est aussi un lieu dédié aux rencontres sociales. Dans la majorité des cas, les femmes s’y rendent en famille ou entre amies pour partager des moments de complicité. Les hommes ont, pour leur part, leur propre espace pour discuter et se détendre. Il faut savoir que les hammams marocains ne sont pas mixtes. La dimension sociale permet aux visiteurs d’intégrer une communauté bienveillante. Les échanges dans le bain le moins chaud se font même autour d’un bon thé à la menthe.
Faire un saut au hammam est également une démarche ayant un lien étroit avec les grands évènements de la vie. Le rituel est particulièrement sollicité après une naissance ou dans le cadre des préparatifs d’un mariage. Plusieurs utilisateurs le considèrent comme une tradition hebdomadaire destinée à maintenir une bonne hygiène.
La première étape du processus consiste à nettoyer la peau avec du savon Beldi. Il s’agit d’un savon noir marocain aux propriétés exfoliantes remarquables. Il prépare la peau au gommage des cellules mortes. Avec un pH évalué aux alentours de 10, le produit décolle la couche la plus superficielle de l’épiderme. Il s’utilise dans un endroit chaud et sur une peau humide.
Avant de procéder à l’étape du gommage, il est important de rincer correctement le savon noir à l’eau chaude. Réalisez le gommage corporel avec un gant exfoliant appelé « kess » que vous aurez pris le soin de mouiller à l’eau chaude au préalable. Si l’accessoire est trop agressif, vous pouvez utiliser des sels de gommage.
Après l’étape du gommage, il est désormais temps d’éliminer les impuretés sous-cutanées et les mauvaises bactéries. Pour ce faire, munissez-vous du rhassoul qui signifie « celui qui lave » en arabe. Le produit n’existe qu’au Maroc, à environ 200 km au sud de Fès. Il s’agit d’une argile volcanique particulièrement absorbante.
Terminez le processus en appliquant de l’huile d’argan. Riche en antioxydants, en acides gras essentiels, en vitamine A et en vitamine E, elle protège et nourrit la peau. En effet, le gommage et le rhassoul ont tendance à éliminer le film hydrolipidique naturellement présent à la surface de la peau. Le rôle de l’huile d’argan consiste donc à remplacer ce film afin d’éviter la déshydratation cutanée.
Une expérience au hammam marocain apporte de nombreux bienfaits pour la santé :
Les séances au hammam marocain promettent une expérience de détente unique. Voici quelques conseils utiles pour profiter pleinement de ses atouts.
Une séance au hammam dure généralement entre 10 et 20 minutes.
La chaleur et l’humidité du hammam peuvent provoquer de la fatigue, des nausées, des étourdissements et une déshydratation.
Il est fortement conseillé de s’hydrater correctement afin de compenser les pertes d’eau dues à la transpiration.
La chaleur et l’humidité des bains de vapeur stimulent la circulation sanguine du cuir chevelu ; ce qui favorise l’oxygénation et la nutrition des follicules pileux. Il réduit la chute des cheveux et encourage leur pousse.
Le hammam ne convient pas aux personnes sujettes à l’hypotension.